« Les Carmina Burana » ou « Poèmes de Beuren » (traduction littérale) ou « Chants de Beuern » est le titre qu'on a donné à un manuscrit découvert en 1803 dans l'abbaye de Benediktbeuern (et dont la première édition date de 1847).
Il s'agit de la compilation, partiellement notée en neumes
* et réalisée entre 1225 et 1250, de chants profanes ou religieux composés en allemand, en français ou en latin, par les goliards
**, c'est-à-dire des ecclésiastiques défroqués ou des étudiants vagabonds ; le manuscrit comporte des chansons d'amour, des chansons à boire et à danser ainsi que des pièces religieuses.
Les 315 différentes pièces se répartissent en :
Carmina ecclesiastica ; (chansons religieuses)
Carmina moralia et satirica ; (chansons morales et satiriques)
Carmina amatoria ; (chansons d'amour)
Carmina potoria ; (chansons à boire)
Ludi ; (Jeux religieux)
Supplementum (supplément) Les textes :
http://www.hs-augsburg.de/~harsch/Chronologia/Lspost13/CarminaBurana/bur_car0.html*On appelle neumes (du grec νεύμα neuma, signe, ou altération du grec πνεύμα pneuma, souffle) les signes de la notation musicale qui furent en usage à partir du VIIIe siècle et durant tout le Moyen Âge, jusqu'à la généralisation de la portée moderne à cinq lignes. La notation neumatique carrée sur les portées à quatre lignes reste utilisée dans les éditions modernes de plain-chant, c’est-à-dire essentiellement le chant grégorien.
**Les Goliards étaient des clercs itinérants (clerici vagi) qui écrivaient des chansons à boire et des poèmes satiriques en latin au douzième et au treizième siècles. Ils étaient principalement issus des universités françaises, allemandes, italiennes et anglaises et protestaient contre les contradictions grandissantes au sein de l'Eglise, telles que l'échec des Croisades et les abus financiers. Ils s'exprimaient à travers la chanson, la poésie et la représentation théâtrale.