Massif de la chartreuse,
Mi-décembre 1463 entre complies et vigiles.
Altitude de 1050m à 1230m environ.
Température entre -6° et -7°
Légère précipitation de neige.
Sol gelé avec neige légère et "sèche".
Presque pas de vent.
Nuit claire.
Tenue :-Sous vêtements polaire, caleçon long et maillot de corps à manche longue.
ce n'est pas histo. mais faut prendre ça comme l'équivalent du Blunt pour la mêlée ou le tube
en acier haute pression pour les canons. Il y a plus de risque de ce faire mal en montagne la nuit
dans la neige. Le froid cela ne pardonne pas...
-Chaussures en cuir à semelle clouté et saturé de graisse.
-fine paire de chaussettes en soie
-Grosse paire de chaussettes montantes en laine
-Chausse de laine
-Deux chemises en coton
-Un doublet en laine
-Un manteau de veille en laine avec manche pertuisane.
-Une écharpe en laine (100% ?)
-Un bonnet en laine (100% ?) couvrant les oreilles
-UN chaperon embranché de laine
-une paire de gant en cuir et doublé
-Deux ceintures et une dague à rouelles à deux tranchants
-Une lanterne en fer et lamelle de corne accrochée à la ceinture
Bref j'ai appliqué les principes de base à savoir privilégier les fines couches nombreuses plutôt que le gros. Ces couches ne doivent pas être trop serrées (en plus la fine couche d'air entre les vêtements fournissent une isolation supplémentaire).
Poser une attention particulières aux pieds car on se refroidit par le sol. Ne pas oublier un couvre chef couvrant les oreilles (sensibles au gel). La tête à le rôle de cheminée pour le corps, c'est par là que s'échappe la chaleur. Et bien sur les mains et surtout les doigts avec des gants chauds ne serrant pas trop ceux-ci, l'idéal étant les moufles.
Equipement :-Un bâton
-Une hotte à couvercle bois
contenant la tenue "arctique" moderne à savoir : une paire de grosses bottes de neiges,
une veste et un pantalon pour la neige
-Un sac en cuir d'arquebusier avec le nécessaire à feu (briquet d'acier, deux silex, charbon de tissus,
foin), un coutil, une chandelle de rechange.
-En sécurité : Une lampe de poche à dynamo (les piles se déchargent vite au froid), une boite d'allumettes.
-Un appareil photos
Retour d'expériences :Lors de ma marche dans la neige de l'hiver 2008-2009 sous un mélange de pluie neige je n'ai eu aucune difficulté de progression. La neige était lourde mais j'avais une bonne accroche.
Ici sur les mêmes pentes (raide comme une piste noire tout schuss) j'ai eu beaucoup de mal à progresser la neige était très glissante, le sol les pierres et les couches de feuilles mortes gelées sous jacentes ajoutant des "pièges".
Mes figures acrobatiques devaient être intéressantes à observer de l'extérieur ! ;-D
Bref le bâton est l'accessoire indispensable pour ce genre d'exercice.
Donc la progression à été très, très lente accentué par les micros pause afin de réguler ma température. En effet il est important d'éviter la transpiration par grand froid. En cas de pause prolongé cela peu avoir des effets négatifs (les chasseurs Inuits lors de leur chasse apprennent à ne pas courir, transpirer à ces latitudes c'est prendre le risque de mourir de froid).
Comme toujours dans ces cas là la montée c'est le plus facile... La descente à été très fastidieuse avec des descentes involontaires façon ski :-D, le bâton s'est avéré indispensable.
Par contre sur les rares zones de plat aucun soucis en faisant un minimum attention. Bâton encore indispensable pour repérer les flaques d'eau gelée recouvertes de neige si on veut éviter de se mouiller les pieds par -7° !
Au niveau étanchéité chaussures je n'avais eu aucuns soucis lors de mon expérience incomparablement humide de l'année précédente.
Cette fois les chaussures se sont "humidifiées sur le dessus des pieds au bout de 3 heures.
Pourquoi ? Mystère ! Et pourquoi le dessus ? Le cuir à peut être vieillit. Ou à la différence de mon expérience précédente j'ai saturé mes chaussures de graisse (dessous de la semelle compris) il y a un mois, alors que l'année dernière j'avais fait cela la veille.
Dans l'ensemble je n'ai pas eu froid, voire trop chaud par moment à cause de certaines "grimpettes" acrobatiques.
Par contre le froid se fait vite sentir en cas de pause prolongée. Pareil pour les mains si on les sort un peu trop
longtemps des gants, et ne pas poser ceux-ci dans la neige car cela se fige vite ces bêtes là... :-D
L'essentiel de ma progression c'est faite dans les bois à l’abri du vent ce qui est un atout non négligeable (En effet je pense que la pertuisane des manches de mon manteau m'aurait été un handicap à l'instar des "fashions victims" Groenlandais du XVe cf. le livre "Effondrement" de Jared Diamond).
De plus j'ai bénéficié d'un plafond nuageux bas piégeant la chaleur toute relative du sol et surtout je pense de la pollution de la vallée.
Au niveau visibilité bien que la lune fut absente je n'ai pas eu à utiliser la lanterne. Le plafond nuageux bas piégeant et diffusant la pollution lumineuse de la vallée et de Grenoble bien que celle-ci soit masquée par une montagne ! La neige accentuant le phénomène j'avais l'impression de marcher sous la pleine lune le "noir d'encre" se faisant sentir sous les zones à épicéas et à sapins.
Mes projets au niveau équipement "grand froid".HELP ! Je cherche toujours des textes et des iconos sur l'équipement du montagnard médiéval XVe !
L'iconographie est très vague pour l'équipement grand froid du pied. Ils étaient peut être plus costaud à l'époque mais je les imagine mal se balader par -10° dans la neige avec juste les pieds de chausses dans les chaussures sans perdre d'orteils !
On a quelques infos sur les tableaux de Breughel mais c'est de la mi XVIe ! pour les personnages évoluant dans la neige On aperçoit
de temps en temps des sortes de chaussettes, des espèces de guêtres, de l'herbe dépassant des chaussures (dessin de J. Bosch pour mémoire).
Et toujours des chaussures à semelles plates et lisses, à croire qu'ils avaient plus le sens de l'équilibre que nous !
Pour le fourrage à l'herbe des chaussures nous avons un artefact avec la momie d'Otzi retrouvé congelé dans les Alpes. C'est préhistorique, mais ses pieds étaient habillés de foin enserré par un filet.
Par contre je tenterai bien l'expérience du chaussons de feutre épais intégré dans la chaussure avec en plus (à voir) une semelle en peau de mouton.
Evidemment prévoir l'achat d'une paire de chaussure avec une pointure au dessus voire deux...
De toute façon même sans chaussons, la chaussure avec une pointure au dessus me semble nécessaire pour multiplier les couches sans serrer le pied.
Dans le cas de la neige dépassant la cheville je vais me prévoir des guêtres.
Les iconos XVe montre parfois des paysans avec cet accessoire. Mais c'est plus pour protéger le bas des chausses des ronces
et autres que pour marcher dans la neige.
Je pense réaliser deux tubes en lin maintenu par deux liens à savoir un en dessous du genou l'autre à la cheville
comme le montre les iconos. Par contre pour l'étanchéité je vais cirer l'ensemble.
J'ai lu dans une ordonnance de Louis XI réglementant la fabrication des jacques que la toile ciré était connue.
Au niveau des mains l'emploi de moufle en peau de mouton retourné combiné avec des mitaines en laine me semble plus judicieux.
Dans le cas de bivouac ou de stationnement prolongé prévoir un doublet ou une robe supplémentaire, voire un gilet en peau de mouton et des grosses chaussettes de laine de rechange...