pour info:
mort de jacques de lalaing,
En 1452, il résiste au Gantois révoltés qui assiègent Audenarde et au combat de Lokeren en 1453, Jacques de Lalaing eut cinq chevaux tués sous lui.
Il fut tué le 4 juillet 1453 au Château de Poucques par un boulet qui lui enleva le sommet de la tête. Il fut enterré à Lallaing.en complément (mais je ne retrouve pas le passage dans mon livre):
il fut tué par un éclat de bois car il était en train d'inspecter son artillerie et les défenses de la ville à l'abris d'un mantel de bois lorsqu'un couleuvrinier l'a atteind. Il n'est pas fait mention d'autre chose que des éclats de bois volant en arrière du mantel et le frappant à la tête.
sur google books:
http://books.google.fr/books?id=4FpAAAAAcAAJ&hl=fr&hl=fr&pg=PA724&img=1&zoom=3&sig=ACfU3U1MEIxeVcSk12L7Han3nG2eJ7_z0w&ci=102%2C109%2C835%2C1255&edge=0CHAPITRE C Cnmment meseire Jacques de Lalain après ce qu il cul pria a place d iudenone alla dever le duc
au siège devant Poucques où piteusement il fina ses jours par le jet d un canon Après ce qu icelle place fut arse et démolie messire Jacques de Lalain s en retourna devers le duc son souverain seigneur qui tenoit le siège devant la forteresse de Poucques et fut le troisième jour de juillet au soir que le bon chevalier arriva au siège de Poucques et le lendemain malin il alla ouïr trois messes sans bouger en la tente du duc et parla à un notable docteur de l ordre des frères prècheurs nommé mattre Guy de Donzy en confession car il faisoit conscience du feu qu il avoit par l ordonnance du duc fait bouter en la forteresse de Audenone Après icellcs messes dites et célébrées messire Jacques monta à cheval pour ce qu il étoit un peu blessé en une jambe
et alla voir une bombarde que le duc faisoit jeter pour abattre et démolir la muraille d icelui châtel de Poucques c est à sçavoir entre la porte et une tour qui étoit très forte et aussi d autres engins à poudre et autres veuglaires comme de petits canons Le seigneur de Savcuses et autres seigneurs avoient fait faire des tranchées et approches en plusieurs lieux et étoit la place fort approchée et battue messire Jacques de Lalain regardant ces besognes choisit Toison d Or duquel il étoit très fort accointé et dit tout en souriant & Toison d Or ainsi comme par farce et ébattemenl la manière et comment il avoit pris la forteresse de Audenone et puis quand messire Jacques eut vu les approches et bonne espace soi devisé & Toison d Or celui Toison lui dit Messire Jacques il est temps d aller reposer votre jambe car maître Jean Claude le chirurgien de monseigneur le duc dit qu elle veut le repos Lors messire Jacques répondit qu il s en alloit dtner et à l après dtner ne se bougerait de son logis pour le repos de sa jambe en laquelle comme dessus est dit avoit été un peu blessé Mais la perverse et maudite fortune ne le voulut souffrir car quand ce vint environ quatre heures après midi le dit messire Jacques monta à cheval et s en retourna voir les approches ou il trouva de rechef Toison d Or au lieu et place où le matin il l avoit trouvé Et s étoit mis celui messire Jacques tout à cheval à couvert d un gros arbre et là regardoit l abatturc qu avoit fait la bombarde dedans la muraille de la dite forteresse de Poucques Lors Toison d Or s approcha d icelui messire Jacques et se prit à deviser à lui et lui dit Monseigneur comment vous vous deviez reposer votre jambe et ne deviez point partir de votre logis cet après dîner Le bon chevalier regarda Toison d Or en souriant et lui dit qu il commençoit à ennuyer d avoir été en son logis si grand espace Or advint ainsi comme messire Jacques de Lalain faisoit devises à Toison d Or alla venir messire Adolphe de Clèves seigneur de Raves tain lequel tout droit s en alla grand allure soi bouter tout droit dessous le manteau d une bombarde pour la doute du trait de ceux de la forteresse après lui venoit le bâtard de Bourgogne vêtu d un paletot d un très riche drap d or cramoisi et portoit sous son bras un crennequin et avoit ceint un carquois garni de traits Lors quand messire Jacques de Lalain vit les deux seigneurs dessus nommes lesquels s étoient mis dessous le manteau de la bombarde descendit de son cheval et s en alla deviser avec les dits seigneurs de Raveslain et le bâtard de Bourgogne et étoit Toison d Or assez près
Or est vérité que on fait aux deux côtés d une bombarde et d un manteau tranchées et fossés pour être à couvert tant pour aviser l abatlure que la bombarde fait comme aussi pour le canonnier prendre sa visée mais j celle bombarde n étoient encore faits les tranchées et fossés et y avoit à deux côtés du manteau quatre pavois c esl as çavoir à chacun côté deux Le seigneur de Raveslain le bâtard do Bourgogne et messire Jacques de Lalain se prirent à regarder l abatlure que faisoit la bombarde contre la dite muraille de la forteresse de Poucques et tous trois cuidoient bien être taudis contre le trait de la place mais messire Jacques de Lalain étoit dehors le manteau de la bombarde au couvert d un pavois regardant la place Si advint à celte heure qu un canonnier étant dedans l une des tours de la dilp forteresse avoit affusté un veuglaire
pour battre le manteau de la bombarde qui d aventure avoil son veuglaire chargé si y boula le feu et férit la pierre du dit veuglaire le pavois derrière lequel éloil messire Jacques de Lalain et là fut féru en la tête de l éclat d une pièce de bois qui éloit au devant du pavois au dexlre côté et au dessus de l oreille tellement qu il eut le coin de la tête emporté et partie de la cervelle et chut à la renverse tout étendu par terre sans que oneques il remuât pied ni jambe Alors un frère carme alla à lui et moult dévotement lui ramenoit et mettoit en mémoire Dieu et la glorieuse Vierge Marie El quand messire Jacques de Lalain ouït parler de Dieu et de la Vierge Marie que tant avoit aimée que pour l amour d elle il avoit pris le mot et devise de la non pareille il tourna son entendement devers le dit carme cuidant parler mais il étoit si oppressé de la mort qu il ne pouvoit former parole par manière qu on le pût entendre Toutes fois il joindit les mains et mettoit peine à parler et avoil entendement comme disoit le carme Et ne demeura guère que le bon chevalier fina ses jours qui fut moult grand dommage car pour le temps qu il régna au monde pareil de lui on n eût sçu ni pu trouver en nulle terre plus parfait plus preux plus vaillant ni hardi chevalier Et quant est à parler de ses vertus il n est langue humaine tant soit qui au long les sçût décrire Il chevalier doux humble amiable et courtois large aumônier et pitoyable Tout son aida les pauvres veuves et orphelins Dieu avoit été doué de cinq dons Et premièrement c étoit la fleur des chevaliers il beau comme Paris le Troyen il fut pieux Enée il fut sage comme Ulysse le Quand il se trouvoit en bataille contre ennemis il avoit l ire d Hector le Troyen quand il se véoit ou sentoit être au dessus ses ennemis jamais on ne trouva homme débonnaire ni plus humble Dommage que plus long temps ne régna car quand le prit il n avoit qu environ trente deux d âge A sa mort perdirent moult ses amis spécial un sien frère qu il aimoit moult chèrement pour ce qu il véoit être en lui grande et beau commencement car tous ses faits dils cl mœurs tournoient tous à vaillance et bonnes vertus Et doneques pour la belle apparence que véoit messire Jacques de Lalain en son frère Philippe il avoit du tout conclu en soi que les guerres de Flandre achevées pour la grand amour qu il avoit à icelui son frère lui donner tout tel droit et action qu il lui pouvoit écheoir après le trépas du seigneur de Lalain son père c est à sçavoir la seigneurie de Lalain car tout son vouloir si éloit de s en aller user sa vie et exposer son corps au service de Notre Seigneur et de soi tenir en frontières sur les marches des Infidèles sans jamais plus retourner par deçà en retenant certaine pension d argent pour son état entretenir tel que par le seigneur de Lalain son père et ses prochains parents et amis et été avisé et conclu ensemble mais à Dieu ne plut qu ainsi se lit Pour la mort du bon chevalier dont ci est faite mention fut mené grand deuil et grand bruit par tout l ost du bon duc Philippe do Bourgogne lequel quand il on fut averti en pleura moult tendrement et lui churent les larmes des yeux si très abondamment tout contreval de la face et en eut le cœur si très étreint qu un seul mot de sa bouche ne pouvoit issir Moult grand deuil en fut mené par tout l ost et n est point à croire les pleurs et regrets que tous faisoient car à les voir sembloit à chacun avoit perdu leur meilleur am Si est assez à croire que quand un grand ost est joint ensemble on oit la noise et le bruit de trompettes de hommes et de chevaux de tambours de flûtes et de plusieurs autres choses bien d une bonne lieue loin mais pour la mort du bon chevalier l ost fut tellement ac coisé que d un trait d arc arrière on ne se fût aperçu qu il y eût eu personne tant éloient tristes et déplaisants de la mort du bon chevalier Laquelle mort venue à la connoissanec du seigneur et de la dame de Lalain leur fut moult dure à porter et est bien à croire que ses trois oncles le seigneur de Créquy messire Simon et messire Sanche de Lalain lesquels pour lors éloient en l ost furent moult tristes et déplaisants quand ils furent avertis de sa mort et non sans cause car tous pou voient dire el affirmer que jamais telle perle
PAR GEORGES CHASTELA1N
724 CHRONIQUE DE J DE LALAIN