Au XVIe siècle, sous Henri II, les six calibres de France, nom donné aux six bouches à feu qui suivent :
1° le canon, dont le projectile pesait de 33 livres 4 onces à 34 livres ;
2° la grande coulevrine, dont le projectile ordinaire de 15 livres 2 onces ne dépassait pas 15 livres 4 onces ;
3° la coulevrine bâtarde, avec un projectile, en moyenne, de 7 livres 2 ou 3 onces ;
4° la coulevrine moyenne, avec un projectile de 2 livres ;
5° le faucon, avec un projectile de 1 livre 1 once ;
6° le fauconneau, avec un projectile de 14 onces.
Si le XVème siècle a été caractérisé par de nombreux perfectionnements des pièces d’artillerie, le XVIème siècle a le mérite d’avoir amené une certaine standardisation.
En effet, sous Henri II, le grand maître de l’artillerie d’Estrées réglemente le système dit des « six calibres de France ». Il comporte une proportion d’un tiers de grosse artillerie, canons et grandes couleuvrines tirant des projectiles de quinze à trente livres ; et deux tiers d’artillerie de campagne : couleuvrines bâtardes, couleuvrines moyennes, faucons et fauconneaux, tirant des projectiles d’une à sept livres.
Les dimensions ne sont cependant pas strictement fixées. Désormais, à chaque pièce, correspond un objectif dans la guerre de siège :
le canon pour la brèche,
la couleuvrine pour détruire les parapets et les gabions,
le fauconneau pour neutraliser les défenseurs exposés.
Sous Louis XIII apparaissent les mortiers lançant un projectile explosif sphérique (Bombe). Son utilisation n’était pas sans risque : « Pour mettre le feu au mortier et à la bombe, le cannonier divisera la mèche de son porte-feu en deux, & allumera premièrement de sa main droite la fusée de la bombe, & ensuite de sa main gauche il mettra le feu à la lumière du mortier, qui faisant son effet, chassera la bombe en l’air, & alors on remarquera, si elle a été plus ou moins loin que le lieu que l’on vise ».