Grain de lumière
Les grains de lumière correspondent à l’orifice placée sur la partie en haut et en arrière de la pièce et permettant la mise à feu de la charge de poudre placée dans l’âme par l’intermédiaire de pulvérin versé dans la lumière ou, plus tard, d’une étoupille.
Pendant les premiers temps de la fabrication des canons, cette lumière était percée dans le métal même de la pièce. Cependant, sous l’action de la chaleur et de la corrosion engendrée par les gaz lors de l’inflammation de la charge, le bronze est attaqué beaucoup plus promptement au niveai de la lumière qu’au niveau de l’âme. Cette dégradation entraîne la mise hors de service irrémédiable de la pièce.
On a donc cherché à prolonger la durée de vie de la pièce en forant la lumière dans un barreau de cuivre moins fusible et plus résistant à l’action des gaz et placé dans le bronze au moment de la fonte de la pièce. Si le progrès est indéniable (augmentation de la durée de vie de la pièce), cette lumière ne peut être remplacée.
En 1769, pour les seuls canons de campagne, on place un grain, appelé grain de lumière, à froid. Ce grain fileté est placé dans un orifice taraudé et son remplacement devient alors possible. En 1789, le procédé est appliqué aux pièces de place et de siège. En 1793, il est généralisé aux mortiers et aux pierriers. Ce canal de lumière existe encore sur les pièces contemporaines puisque la mise à feu est encore réalisé à l’aide d’étoupilles.
Il convient de relever que l’action “d’enclouer une pièce”, destinée à la rendre inutilisable, consiste à obturer de cette lumière par divers moyens qui seront abordés ultéieurement.