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http://lesenguigneurs.fr/accueilok2.php#Parmi les nombreux bouleversements engendrés par la guerre de Cent Ans, l’apparition et l’emploi croissant de l’artillerie sont une véritable révolution. Elle va littéralement bouleverser l’art de la guerre.
Tout d’abord on va assister à la création d’un nouveau corps militaire : celui des artilleurs. De même pour la première fois, on utilise une arme requérant une véritable compétence technologique. De plus, sa mise en service fait appel à différents métiers tels que charrons, forgerons, tailleurs de pierre, fondeurs ou fabricants de poudre.
Elle va aussi nécessiter de constantes innovations pour en améliorer l’efficacité. Il faudra par exemple plus d’un siècle, pour parvenir à fabriquer une poudre digne de ce nom. En parallèle, de nombreuses recherches vont être menées sur le choix des projectiles « fer, plomb, pierre et autres ».
L’artilleur médiéval va devoir servir une large gamme de pièces, adaptée à diverses utilisations. Cela, des grosses bombardes de siège pour casser les murailles, aux petites pièces de campagne pour lutter contre l’infanterie et la cavalerie.
D’autres problèmes vont aussi apparaître concernant la logistique des canons avec par exemple, la recherche d’une certaine forme de standardisation des calibres, le transport de la poudre, le développement d’un système d’allumage efficace et évidemment, la maintenance de ces derniers.
Bref, l’artilleur va être un combattant à part, doté à la fois de compétences militaires, mais aussi civiles et artisanales.
L’artillerie génère surtout un aspect psychologique déterminant, car les armes à feu rendent tous les combattants égaux. Face à un tir de mitraille, que l’on soit noble ou de basse extraction, le résultat est identique : la mort !
Cet état va être fort mal vécu par les puissants de l’époque, ces derniers ne manquant jamais de diaboliser cette invention ainsi que ses utilisateurs.
Enfin, elle incarne le grand tournant de la guerre de Cent Ans qui va permettre à la France de finalement l’emporter sur la perfide Albion. Par la reprise de bon nombre de places fortes aux Anglais et sans combattre, elle offre ainsi une issue décisive à l’impasse dans laquelle s’était installé cet interminable conflit.
L’Angleterre en effet, n’a malheureusement pour elle pas suffisamment prise en considération l’importance de l’artillerie, ayant fait preuve d’excès de confiance dans sa fameuse archerie et ce, jusqu’à la moitié du XVIe siècle.