Fresque de Maître Colin, salle des gardes du château d'Issogne, Val d'Aoste (Italie) Circa 1499-1509.
Ce qui retient l'attention d'abord, c'est les armes accrochées.
Posé sur support pour les armes longues tel que armes d'ast, arquebuse.
Les autres sont suspendues.
Remarquez qu'elles sont toutes plus grandes proportionnellement aux personnages
du premier plan.
Maladresse de l'artiste, ou volonté de mettre en valeur ces éléments (nous sommes dans la salle d'armes).
Pour les armes on notera deux
arbalètes à un pied et à arc d'acier avec deux systèmes d'armements :
Cric et pied de biche.
Un élément très intéressant : la présence d'une
fronde à gibet ("gibet" désigne au moyen-âge un bâton servant d'arme),
le
fustibale des romains décrit par Végèce (
A).
on notera au bout du gibet la protubérance du bois qui peut servir de prise pour le lancé et de contre poids
pour donner plus d'inertie à celui-ci. Les détails suggèrent que la poche de la fronde est en cordage tressé.
D'ailleurs celle-ci n'est pas creuse pour maintenir la pierre.
Notez la fixation des cordes sur le bâton.
Les
arquebuses (
B) : il y en a deux. Leurs crosses sont petites, cela suggère peut-être une utilisation
pour un blocage dans le creux de l'épaule, ou peut-être à la hanche. Elles semblent trop courtes
pour une utilisation sous l'épaule ou au dessus (façon bazooka).
On remarque un dispositif de rangement de la
baguette de tassage (une se termine par un "crochet")
sous le tube.
Par contre malgré le détail de l'image et la disposition de ces armes (flanc droit, l'image n'est
pas inversé comme l'indique les graffitis) celles-ci ne possède pas de mise à feu type
serpentin(idem que sur les chroniques suisses de la même époque).
Présence d'un sac (
C) à munition en cuir (?) (comme laisse penser la couleur et l'aspect rigide)
et d'une
corne à poudre (
D).
le "bec verseur" se trouve du côté le plus épais de la corne. On retrouve
ce système sur d'autres illustrations.
Pour l'avoir expérimenté, le dosage pour l'amorçage n'est pas très facile
et on comprend que ce système a été abandonné pour un bec verseur vers le côté de la pointe de la corne. Par contre il est très rapide à fabriquer.
Au XVIIIe on retrouve des systèmes mixes dans la marine pour les poires d'amorçages.
Le côté pointe sert à l'amorcage, l'autre côté au remplissage. En effet ces cornes sont souvent assez conséquentes.
En vrac :
- Présence d'un petit tambour (cf. : l’essai de Contamine sur la musique militaire)
-Les tenue très renaissance des personnages. Présences des rayures, plumes. Les chaussures rouges.
les couvres chefs. La mode aux cheveux longs pour les hommes par contre ceux de la femme n'apparaissent pas.
-Présence d'une femme qui désigne à son compagnon buvant leurs voisins de table qui en viennent
aux mains... cruche et dague !
Scène de morale pour désigner les méfaits de la boisson ?
A noter que les deux verres des buveurs sont en verre blanc.
-Le jeu de trictrac.
-L'oubli de l'artistes. Les bancs et la table sont sans... pieds.
A moins que ceux-ci soient en dehors de l'image, mais avec une telle porté le bois
au ploierait...
-Le chien qui se lèche...